A table !

Après s’être lavé les mains et avoir enfilé son bavoir, c’est le temps du repas et des découvertes autour de la table…

Exemples de menus types

 

Menu déjeuner

grands

protéine

 

écrasé  ou morceaux

Rôti de porc ou omelette

poulet

Boulette de bœuf

Escalope de dinde

cabillaud

féculent

 

Pommes de terre (PDT)

Céréales (boulgour, quinoa, orge,…)

semoule

pâtes

riz

légume

Printanière de légumes

Ratatouille

 

Légumes à couscous 

Petits pois au jus

ou carottes Vichy

Gratin de brocolis

laitage

 

Yaourt maison à la confiture

Petit Suisse nature

Fromage blanc battu

Bûche de chèvre

Kiri

ou Carré Frais

fruit

Kiwi

ou fraises

compote de pommes

maison

banane

poire

Orange

ou pêche

bébés

protéine

féculent légume

beurre

mixé

Purée de légumes/viande ou poisson ou œuf selon introduction (peut être tiré du menu des grands) et à base d’1/3 de pomme de terre,

additionné d’une cuillère à café de matière grasse (huile, crème ou beurre)

ou

laitage

Yaourt au lait entier (maison) ou petit suisse nature non sucré

(mélangé à la compote si besoin)

fruit

Compote base pomme avec autre fruit selon introduction

 

 

Goûter

grands

céréale

Riz au lait

 

Biscuit sablé ou Petit beurre

Gâteau au yaourt maison

Brioche maison

ou pain perdu ou crêpe

Pain avec 1 carré de chocolat

laitage

//

Crème vanille

Flan

petit suisse au chocolat

Fromage blanc

fruit

Pomme au four

Kiwi ou fraises

Clémentine ou pêche

Poire

Banane

bébés

céréale

 

 

laitage

 

 

 fruit

Biscuit boudoir

 

Yaourt à la grecque

 

Compote ou Fruit mûr écrasé

Cracotte

 

 

Petit suisse

 

Compote ou Fruit mûr écrasé

Gâteau moelleux

 

Yaourt maison 

 

 

Compote ou Fruit mûr écrasé

Céréale instantanée au chocolat et

Lait infantile ou entier bio

 

Compote ou Fruit mûr écrasé

Madeleine

 

 

Fromage blanc

 

 

Compote ou Fruit mûr écrasé

 

Le « fait maison » ou « du potager » ou « Bio » ou « Producteur local » sont privilégiés autant que possible.

Les apports nutritionnels

En France, en 2013, en grande section de maternelle (enfants âgés de 5 à 6 ans) : 9,7 % des filles et 7,3 % des garçons étaient en surpoids. Certaines règles doivent être appliquées au quotidien avec les petits :

  • Tous les prétextes sont bons pour bouger et pas seulement sous couvert de psychomotricité et de jeux. Chez Nounou, les sorties c’est important.
  • La découverte de l’équilibre alimentaire au moment des repas pris ensemble, assis à table, c’est un moment d’échanges privilégiés. La semaine du goût… c’est toutes les semaines pour les tous petits !
  • Certains produits doivent être limités selon leur intérêt nutritionnel. Rappelez-vous les recommandations du Programme National Nutrition Santé : « moins gras, moins salé, moins sucré » !

Le sucre est présent dans toute notre alimentation sous de nombreuses formes. Sans pour autant être banni, il doit être limité. De 8 mois à 3 ans, les recommandations préconisent un dosage en sucre ne dépassant pas les 10 à 20 grammes par jour, soit environ 2 à 4 cuillères à café. Concernant le sucre en poudre, roux ou blanc, la qualité nutritionnelle de ces deux types de sucre est quasiment la même. Rappel : on ne donne pas de miel avant l’âge de un an. Un peu de confiture sur une tartine, une cuillère de chocolat dans son lait ou un gâteau au goûter font partie des découvertes gustatives de l’enfant. L'important est de diversifier le plus possible les repas proposés au tout-petit pour qu’il soit en mesure d’accepter un maximum d’aliments. Attention : un jus ne peut pas remplacer les fruits entiers qui restent essentiels pour la mastication, l’apport en fibres et l’effet de satiété.

 

Les purées de bébé ne doivent pas être salées et vérifiez que leur eau n’est pas trop riche en sodium. Bébé ne trouvera pas ses petits plats fades car l’enfant ressent grâce à ses 100000 papilles gustatives toutes les saveurs des aliments.

 

A partir de 18 mois les enfants mangent en grosses quantités des protéines alors que 30 grammes suffisent : une portion de steak haché chez le boucher est de 90 g, on peut donc nourrir 3 enfants avec ! Non par souci d’économie mais pour son équilibre alimentaire. Le lait en apporte aussi, trop de protéines surchargent les reins et favoriseraient l’obésité. A introduire donc quand le repas de bébé ne contient plus ou peu de lait. Combien et quoi ? de 10 g à l'âge de 6 mois puis 20 gr vers 9-12 mois à 30 g après 18 mois : viandes rouges ou blanches, jambon, œuf dur, poisson en filet et foie poché. La viande peut être remplacée de temps à autre par du fromage : 10 g de viande = 5 g de gruyère râpé ou 1/2 crème de gruyère.

 

Par contre, avec notre tendance à faire attention aux graisses, les bébés ne consomment pas assez de lipides : or il leur est recommandé de manger 3 fois plus de matières grasses que les adultes ! Plus de 50 % des calories apportées par le lait de mère sont d’origine lipidique. Selon une enquête menée par le Pr. Marc Fantino de Dijon et la SOFRES, l'alimentation des enfants entre 4 mois et deux ans contient entre 29 et 33 % de matières grasses, alors que le lait maternel en contient 45 %. Elles sont nécessaires à leur système nerveux et leur acuité visuelle. Une cuillère à café d’huile de tournesol ou de colza sous forme crue dans la purée assure le bon équilibre. Il parait cependant souhaitable de ne pas encourager la consommation de graisses d’origine animale chez le nourrisson ainsi que les fritures.

  • L’eau, seule boisson indispensable, sera valorisée.

Un bébé qui refuse un biberon d’eau, ne le fait pas par dégoût mais parce qu’il n’a pas soif. L’erreur à ne pas commettre est de lui proposer un biberon de jus de fruit qui, lui, sera bu sans soif par gourmandise. A terme, le refus de l’eau sera bien réel ! Un bébé diversifié doit boire environ un demi-litre d'eau par jour.

  • Il faudra parfois une bonne dose de patience car dire non à un enfant n’est pas toujours facile.
  • Les enfants seront plus motivés pour goûter s’ils ont participé à la préparation. Chez Nounou, les grands peuvent être invités à la cuisine pour accompagner à l’élaboration de certains plats ou découvrir un légume et sa transformation.
  • L’aide à la parentalité prend ici toute sa dimension : je me rends disponible pour guider les parents parfois démunis devant cette responsabilité de bien nourrir leur enfant, car ce qui est gagné quand l’enfant est petit, l’est toute la vie !

L'éveil au goût

Cuisiner maison ou pas ? Une récente étude britannique vient de confirmer qu’il existe de grandes différences dans les apports nutritionnels selon la source d'alimentation de l'enfant : les petits pots industriels pour bébés seraient beaucoup moins riches en nutriments que les plats faits maison, hormis pour le fer. En ce qui concerne les biscuits pour bébé, à quantité égale, les apports énergétiques sont beaucoup plus importants dans les produits du commerce, qui sont également beaucoup plus riches en sucres. Même si, selon les membres du SFAE (Secteur Français des Aliments de l'Enfance), les produits industriels seraient suffisants pour assurer une bonne alimentation...

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faire ses purées maison pour bébé
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Chez Nounou, les légumes du jardin (cultivés sans pesticides et avec engrais naturel) peuvent être utilisés tout comme les surgelés natures dont la qualité est aussi bonne que celle des produits frais.

Des herbes aromatiques peuvent être utilisées (ciboulette, persil, thym…) dès le début de la diversification, une fois que l’enfant aura goûté séparément aux légumes et fruits. Elles permettent d’apporter de nouvelles saveurs (association aubergine/romarin ou poire/verveine par exemple) et couleurs aux petits plats de bébé mais sont aussi gorgées de bienfaits, d’où leur utilisation en médecine. Elles devront toutefois être consommées cuites et finement mixées jusqu’à l’âge de 10-12 mois.

Les morceaux, disons grumeaux doivent être introduits avant 9 mois afin d’être acceptés et mastiqués. Même si bébé n’a pas de dents, ses gencives lui permettent de mastiquer. Proposer au début des aliments écrasés à la fourchette puis en petits morceaux mous. Encourager l’enfant à prendre avec ses doigts lui permet, en plus de favoriser son autonomie, de développer sa motricité fine.

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Vers 9-12 mois, on peut proposer des fruits très mûrs en lamelles.

 

A partir de 7 mois, si votre bébé a ses 3 ou 4 premières dents vous pouvez lui donner un quignon de pain. En effet, votre petit bout va suçoter ce petit morceau de pain, ce qui le rendra gluant, ensuite il pourra le croquer un peu et l'avaler. Attention : il arrive parfois que les bébés prennent de trop gros morceaux d'un seul coup ! Il faut donc bien rester à côté de lui et être vigilant. Des tartines craquantes de type Cracotte peuvent être plus faciles à manger pour bébé, pas trop dures pour les petites dents, elles fondent plus facilement en bouche et font de plus petits morceaux que le pain qui peut vite se transformer en grosse gomme à mâcher et partir en fausse-route... Pour les petits gâteaux, jusqu'à 1 an, prenez soin de prendre les gâteaux spéciaux pour bébé dont la texture plus friable est plus sécurisante (s'écrasent en fondant dans la bouche) et la composition plus adaptée. Ils seront proposés uniquement au goûter et non entre les repas au risque d'habituer bébé au grignotage.

 

Vers 12 à 15 mois, quand apparaissent les premières molaires, votre enfant peut manger le même repas que vous. Le riz entier ne sera proposé qu'à partir de deux ans car il peut facilement être avalé de travers.

Si l’enfant refuse de manger un aliment (néophobie), il lui sera proposé de nouveau quelques semaines plus tard. Il sera nécessaire de continuer à le lui offrir même après 3 ou 4 refus, puisque cela peut prendre 15 ou 20 fois avant qu’il aime un nouvel aliment, le temps que son goût se forme. Chez Nounou, l’enfant est encouragé à goûter à tout. S’il refuse un plat, il ne sera pas obligé à manger et aura son dessert comme prévu mais rien ne sera proposé pour remplacer le met refusé (ni de double dessert ni son plat de pâtes préféré).

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Le lait

Lorsqu’il vient au monde, l’alimentation d’un bébé n’est composée que de lait. Si vous n’allaitez pas, il s’agit alors de lait 1er âge, qui correspond à un enfant de sa naissance jusqu’à l’âge de 5 mois révolus.

 

Il existe une formule qui permet de déterminer quelle quantité de lait donner à bébé : (Poids de l’enfant /10) + 250.

Exemple : 4000 gr /10 + 250 = 650 ml par jour.

 

Cette quantité est à répartir selon l’âge et l’appétit de l’enfant. Généralement ses besoins sont de 50 à 60 ml, jusqu’à 10 fois par jour, pour passer rapidement entre 6 et 8 prises, avec 90 ml de lait en moyenne à chaque repas. Les besoins évoluent ensuite par paliers, souvent de 30 ml en 30 ml. Ces chiffres ne sont qu’une moyenne, il est important de laisser votre enfant prendre ce dont il a besoin sans forcer. Autour de 2 mois, les biberons sont généralement composés de 120 à 150 ml de lait. À cet âge-là, un bébé fait environ 5 repas par jour. Puis, au début de la diversification alimentaire, vers 4 à 5 mois, le nombre de repas diminue, tandis que dans le même temps, la quantité de lait augmente : Entre 180 et 240 ml par prise et 4 repas par jour (lait 2ème âge ou de suite). Puis La prise de produits laitiers (fromage blanc, yaourt, petit suisse…) permet de réduire la quantité de lait de son alimentation. À 6 mois, bébé passe à 500 ml par jour (en 2 prises) en complément de l’alimentation solide.

 

Tous les laitages doivent être comptabilisés dans le cadre de sa portion quotidienne de 500 ml de lait. Attention : s’il semble dangereux de rayer cet aliment des menus des tout-petits, inutile pour autant de surdoser leur alimentation en lait et laitages. Par exemple, Il vous suffit de donner à votre tout-petit son biberon de 250 ml de lait le matin, de remplacer celui du goûter par un yaourt nature et de lui faire goûter un morceau de fromage à midi pour atteindre ainsi les 500 ml de lait recommandés par jour.

 

Équivalences : 150 ml de lait = 1 yaourt nature, ou 3 Petit-Suisse, ou 100 g de fromage blanc, ou encore 20 à 30 g d’emmental.

Lait de croissance ou lait de vache ? Les deux sont de bonne qualité. Le lait de croissance contient plus de fer que le lait de vache, plus d’acides gras essentiels (oméga 3 et 6) et de la vitamine E. A l’inverse, son taux de protéines est réduit (2 g/100 ml en moins). Vous pouvez tout aussi bien donner à votre enfant de plus de 1 an du lait entier (et non demi-écrémé) et ajouter du fer en complément alimentaire (présent dans les viandes rouges, céréales complètes, purées de fruits secs). Les acides gras essentiels (huiles végétales), et la vitamine E (céréales complètes, germe de blé, légumes verts, poissons gras, avocat, kiwi) se retrouvent dans une alimentation équilibrée. Vous pouvez utiliser le lait de vache dans les plats de bébé dès ses 6 mois. Le lait entier doit être préféré jusqu’aux 3 ans de l’enfant car il contient 2 fois plus d’acides gras essentiels que le lait demi-écrémé (presque autant que le lait de croissance).

Avant la diversification, tout le calcium provient du lait. Par la suite, environ deux tiers est apporté par les produits laitiers et le reste par certains légumes, fruits secs, eaux minérales… Et oui les légumes apportent du calcium à bébé ! Ce sont principalement les légumes à feuilles vertes qui en sont le plus riches : persil et cerfeuil (225 mg pour 100 g), chou frisé, épinards, radis, haricots verts (100 mg pour 100 g), brocolis, blettes, haricots secs et pois chiches mais aussi les oranges ! Pour comparaison, un morceau de 100 g de comté apporte 900 mg de calcium. Un enfant entre 1 et 3 ans a besoin de 500 mg de calcium par jour. Bien sûr il faut que le légume soit le plus frais possible et sa teneur en calcium sera plus haute s’il est consommé cru. Ce sel minéral est présent dans les os et les dents mais il intervient aussi dans la coagulation du sang, la contraction des muscles cardiaques et le métabolisme des cellules nerveuses. La vitamine D, apportée par l’exposition au soleil et la supplémentation alimentaire (dose recommandée pour un enfant de moins de 18 mois : 1200 UI jour soit 4 gouttes, puis 2 doses de charge de 80 000 UI en hiver), joue un rôle important dans l’absorption du calcium (risque de fractures ou déformations osseuses).

L'allaitement maternel, qui peut parfaitement être compatible avec un accueil chez l'assistante maternelle, sera le sujet d'une autre rubrique.

 

Chaque enfant étant unique, consultez votre pédiatre sans hésiter en cas de questions sur son alimentation, notamment si votre bébé est né prématuré ou s’il présente un faible poids.

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Guider vers l'autonomie

A ce stade, vers 9 mois quand il commence à se tenir assis, il est recommandé de commencer l’apprentissage progressif du gobelet. Selon les professionnels de santé, les bébés peuvent être progressivement sevrés du biberon au bout de six mois. Après un an, vous ne devriez plus donner de biberons à votre tout-petit. Évitez les gobelets équipés de bec antifuite qui limitent les accidents mais que les enfants n’apprécient pas et préférez un bec souple pour commencer. Vous pouvez également commencer par une tasse ouverte à double anse ou un petit verre (de type verre à liqueur). En le laissant expérimenter et essayer, il découvrira à quel point il doit incliner le verre pour pouvoir y boire sans tout renverser ; cette habileté ne s’acquiert pas avec les tasses d’apprentissage. Ne proposez que de l’eau ou du lait et pas de produits sucrés.

Diversification, intolérances et allergies alimentaires

La diversification alimentaire a lieu à un moment où les besoins en énergie et en nutriments du bébé dépassent ce qui peut être apporté par le lait maternel ou infantile seul. Il s’agit d’une étape essentielle pour votre bébé au cours de laquelle il va se familiariser avec de nouvelles saveurs et de nouvelles textures.

 

La diversification alimentaire est une étape indispensable au développement du nourrisson tant sur le plan nutritionnel que sur le plan psychomoteur. En effet, c’est aussi le passage de la succion à la mastication. L’introduction de nouveaux aliments permet le développement sensoriel du bébé (consistance, goût, odeur, couleur).

 

A partir de 4 à 6 mois, la plupart des enfants sont prêts physiologiquement et psychologiquement à ingérer et digérer des aliments solides. Certains signes de maturité physiologique apparaissent lorsque bébé est prêt à accepter d’autres aliments que le lait :

  • Augmentation de la salivation.
  • Capacité à avaler des aliments non liquides.
  • Apparition du mouvement latéral de mastication.
  • Capacité à rester en position assise avec appui et à se pencher en avant.
  • Contrôle postural du cou et de la tête, il sait faire « non » de la tête.
  • Plus grande capacité à exprimer la faim et la satiété, il démontre de l’intérêt envers les aliments et est capable de repousser des objets dont il ne veut plus. 

Mais débuter la diversification alimentaire avant l’âge de quatre mois majore le risque de manifestations allergiques et de carences nutritionnelles. En effet, les enfants plus jeunes ne sont pas prêts, sur le plan physiologique, à manger d’autres aliments que le lait ou la préparation pour nourrissons parce que :

  • ils n’ont pas assez d’enzymes pour digérer les aliments consommés;
  • leurs reins ne peuvent pas tolérer de grandes quantités de protéines;
  • leur système immunitaire est encore immature.

La diversification alimentaire consiste en l'introduction progressive d'autres aliments que le lait dans le repas des enfants en bas-âge. Ce changement doit être progressif et la consommation de lait doit baisser sans réduire les apports nutritifs : les produits laitiers demeurent essentiels pour couvrir les besoins en calcium, en fer et en acides gras essentiels. Si le calcium parvient à manquer, la croissance osseuse serait défaillante. Quant au fer, il se montre indispensable dans la défense anti-infectieuse. Dans le cas d'une carence, les infections ORL risquent de survenir fréquemment chez le jeune enfant. L'alimentation du bébé doit également comporter des acides gras essentiels pour favoriser un développement optimal des structures cérébrales. Enfin, comme vu précédemment, la diversification ne doit pas non plus être trop riche en protéines, en sodium ou en saccharose. 

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Avant, l'introduction des aliments solides devait se faire progressivement à partir de 6 mois et le plus tardivement possible pour les aliments les plus allergisants. On sait aujourd'hui grâce à des connaissances plus précises sur la maturation de l'appareil digestif du nourrisson qu’une exposition précoce à divers aliments permet aux bébés de ne pas se sensibiliser en raison des mécanismes mis en place par le système immunitaire. Le retard de diversification alimentaire qui a été longtemps conseillé, surtout dans les familles atopiques, n'a non seulement pas permis d'enrayer l'explosion des allergies, mais a sûrement favorisé la survenue d'allergies à certains aliments.

 

La recommandation est donc de débuter la diversification alimentaire entre 4 et 6 mois révolus pour tous les nourrissons, et ceci même si le bébé est né avec un terrain atopique familial. L'avis du médecin traitant, pédiatre ou allergologue peut moduler cette recommandation en fonction de chaque enfant et famille, et lorsque des manifestations allergiques surviennent dès les premiers mois du bébé. Les parents de ces enfants devraient discuter de la situation avec leur médecin afin de savoir comment réagir en cas de problème et ainsi être plus rassurés.

 

Introduire un nouvel aliment à la fois, dans le biberon ou à part, permet d'observer l’éventuelle survenue de manifestations allergiques en isolant l’aliment responsable. Ceci permet également au bébé de s'adapter progressivement au nouvel aliment. Il est préférable d’attendre 3 jours avant de proposer un autre nouvel aliment afin de permettre plus facilement l’identification de l’allergène. Il est conseillé de bien cuire l'aliment car la cuisson abaisse le potentiel allergénique d'un aliment (préférer une cuisson vapeur ou à l’eau afin de préserver au mieux les vitamines). Plus tard, ne proposer un aliment cru que s’il a déjà été introduit cuit. Les crudités sont données vers l'âge de 1 an pour les apports en vitamines et en fibres (avocat, tomate épluchée et épépinée, carotte râpée, etc...).

 

En dehors de la prévention des allergies, les aliments sont introduits selon la tolérance et maturité digestive liée à l'âge de l'enfant. Évitez de commencer par ceux qui ont un goût très prononcés ou qui peuvent être difficile à digérer (comme les légumes secs vers 15-18 mois, poivrons, salsifis, choux à feuilles, céleri, petits pois, navet, vert de poireau ou ceux étant riche en fibres). Au tout début, l’idéal est de commencer par haricots verts, courgettes, épinards.

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Une allergie alimentaire est caractérisée par un système immunitaire qui réagit de manière excessive à l'introduction d'un aliment en particulier. La réaction n'est pas forcément immédiate, elle peut apparaître au cours de la première année de vie de bébé. Environ 6 à 8 % des enfants ont des allergies alimentaires. Dans la majorité des cas, l’allergie disparaîtra avant l’âge de 5 à 7 ans.

 

Voici les aliments considérés comme les allergènes responsables de la majorité des allergies alimentaires :

  •  L'œuf
  • Certains poissons
  • Les fruits de mer
  • Les noisettes, noix et amandes
  • Les arachides (l’allergie aux arachides touche de 1 à 2 % des tout-petits)
  • Le céleri
  • Les fruits rouges (fraises...)
  • Les fruits exotiques (kiwi, banane…)
  • Le blé
  • Les graines de sésame
  • Le lait
  • La moutarde
  • Soja (tofu) et oléagineux (pois, lentilles,..)

Les symptômes d’allergie les plus fréquents sont :

  • eczéma, urticaire, plaques rouges enflées;
  • pleurs, irritabilité;
  • difficulté à dormir, changement rapide de l’état général;
  • vomissements en jet, diarrhée à répétition, constipation tenace;
  • retard de croissance ou gain de poids insuffisant;
  • asthme, difficultés à respirer, enflure des lèvres, de la langue et de la gorge.

Certains de ces symptômes peuvent indiquer que votre enfant fait une réaction allergique grave. Par exemple :

  • son état général change rapidement de façon importante (ex. : irritabilité, somnolence, perte de connaissance);
  • ses lèvres ou sa langue enflent;
  • il respire difficilement;
  • il vomit. 

Consultez alors immédiatement un médecin.

Cependant cette liste d'aliments allergènes ne doit pas constituer une sorte de black-list dans l'alimentation des enfants en bas-âge, mais simplement une liste d'aliments à mieux connaître pour mieux décider du moment de leur introduction et pour mieux observer la réaction de son enfant.

 

En effet, il a été démontré par exemple qu'introduire le poisson avant six mois réduit le risque d'asthme ou de rhinite allergique.

 

Il est donc conseillé de débuter la diversification dès le 5ème mois en commençant par les légumes, puis d'introduire les fruits sous forme de compote. Les viandes, œufs durs et poissons peuvent être introduits vers la fin du 6ème mois.

 

NB : Il en va de même pour les allergies aux animaux de compagnie. Retirer les animaux peut avoir des effets inverses. Ainsi, un nourrisson peut vivre avec un animal à poils sans crainte. Au contraire, sa présence contribuera à prévenir l’apparition d’une allergie. En revanche, un enfant déjà allergique doit éviter les animaux.

 

Les enfants les plus susceptibles de présenter une allergie alimentaire sont ceux qui :

  • ont déjà une allergie alimentaire;
  • souffrent d’eczéma, d’urticaire, d’asthme ou de rhume des foins;
  • présentent des antécédents familiaux d’allergie (alimentaire ou autre), d’eczéma, d’urticaire, d’asthme ou de rhume des foins. 

Allaitement et allergies :

Des études ont démontré un lien entre l’allaitement exclusif durant les 4 à 6 premiers mois de la vie et la prévention des allergies. Par ailleurs, l’adoption d’une diète particulière (restrictions ou éliminations alimentaires) de la mère durant la grossesse ou l’allaitement n’aurait pas d’effet protecteur sur les allergies alimentaires, même si l’enfant est à risque.

Allergie et intolérance alimentaire : Quelle différence ?

L'allergie alimentaire implique une réaction anormale du système immunitaire avec des symptômes sérieux alors que l’intolérance alimentaire affecte le bien-être général (ballonnements, douleurs digestives, diarrhées…). Le traitement consiste en l’éviction de l’aliment concerné mais il peut malgré tout être consommé en petite quantité. Souvent confondue avec l'allergie au lait, l'intolérance au lactose est causée par un déficit, dans le système digestif, d'une enzyme appelée lactase. Sans lactase, le lactose ne peut être digéré. Une personne intolérante au lactose ne doit en aucun cas ne plus consommer de lait et de produits laitiers. Il est conseillé de consommer des fromages à pâte dure et des yaourts « maison » qui contiennent moins de lactose.

Les céréales infantiles instantanées :

Il n’existe actuellement plus de justification nutritionnelle à l’utilisation des farines avant six mois, même si l’enfant est capable d’hydrolyser l’amidon dès la naissance. Les farines n’ont pas d’effet sur la satiété nocturne ; elles sont pourtant largement utilisées pour les nourrissons, et leur excès avant six mois peut être responsable de dyspepsie, de constipation, de déséquilibre ou d’excès de l’apport énergétique. Préférez-les sans sucre ni arôme ajouté. Privilégiez les farines natures bio.

 

Les jus de fruits :

L’habitude de proposer des jus de fruits dès les premières semaines de vie ne repose sur aucune justification nutritionnelle : le taux de vitamine C est suffisant dans le lait maternel; les préparations pour nourrisson et les laits de suite sont déjà enrichis en vitamine C. Ils n'apportent que du sucre.

 

Lien utile : https://naitreetgrandir.com/fr/etape/0_12_mois/alimentation/

Le fait maison et la sécurité alimentaire

Préférer les aliments faits « maison » et éviter les petits pots du commerce, dont la composition n'est pas toujours parfaitement connue. Éviter les petits pots contenant des fruits mélangés ou exotiques (kiwi, mangue, papaye...). Préférer toujours les aliments frais. S’ils sont surgelés, ils ne doivent avoir ni sel, ni sucre, ni sauce, ni assaisonnements. Quant à la viande, elle doit être maigre et de bonne qualité. Éviter les légumes, les viandes et les poissons en conserve, car ils sont souvent trop salés. Il est possible d’utiliser les fruits en boîte s’ils sont présentés dans leur vrai jus. Bébé doit apprendre à connaître le vrai goût des aliments.

 

Attention : Parce qu’ils ont la même grosseur que l’œsophage d’un jeune enfant, certains aliments peuvent rester pris dans sa gorge et bloquer sa trachée. Jusqu’à 4 ans, afin de prévenir les risques d’étouffement, évitez de lui donner des aliments petits, durs et ronds comme des arachides, des noix, des bonbons durs, des pastilles contre la toux, du maïs soufflé, des chewing-gums, des raisins secs (sauf s’ils sont bien hydratés, dans un muffin par exemple), des raisins frais entiers, des rondelles de saucisse, des carottes et du céleri crus, des aliments piqués sur des cure-dents, du fromage en bâton de type Ficello (sauf si effiloché), etc.

 

Manger bio ?

 

Même si les aliments biologiques sont maintenant bien présents dans les grandes surfaces, ils demeurent plus chers que leur version non biologique et ils ne sont pas toujours très frais. Il est important également de bien s’assurer de l’authenticité du produit bio, surtout s’il est de provenance étrangère. Malgré tout il est possible de limiter la présence de pesticides dans l’alimentation sans consommer bio : Certains aliments non biologiques contiennent en effet peu ou très peu de pesticides en raison de la façon dont ils sont cultivés ou le moment où ils le sont. Parmi les échantillons analysés par la DGCCRF (rapport publié en Février 2018), les pommes, les raisins, les mandarines, les cerises, les pamplemousses, les fraises et les nectarines sont les fruits qui contiennent le plus de traces de pesticides. Il y en a beaucoup moins dans les prunes, les mangues, les kiwis et les avocats. Parmi les légumes, mieux vaut privilégier les betteraves, les aubergines, le chou-fleur, les petits pois, les asperges ou le maïs doux, aux teneurs en pesticides plus faibles, que les céleris branches, les endives, les tomates, les épinards et les laitues. Les fruits et légumes doivent être épluchés ou frottés avec une brosse à légumes, rincés et bien séchés avec de l’essuie-tout ou un torchon afin d’éliminer les composés qui restent en suspension dans l’eau. Et bien sûr le mieux est de privilégier toujours les fruits et légumes de saison et locaux. D’un point de vue nutritif, la différence entre aliments biologiques et non biologiques ne serait pas assez importante pour avoir une incidence sur la santé.

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Les gestes du quotidien :

Avant de se mettre à la cuisine, il faut commencer par se laver les mains à l’eau chaude pendant au moins 20 secondes, bien les rincer et les sécher en tapotant pour limiter l’agression de la peau. Les torchons sont changés chaque jour. Le plan de travail est conservé propre avant et pendant la préparation du repas. Les préparations sont stockées dans des boîtes alimentaires fermées. Les aliments chauds sont laissés à refroidir pendant environ 30 minutes à température ambiante avant de les réfrigérer mais moins de 2 heures pour limiter le risque de multiplication des micro-organismes. Le plat n’est pas conservé plus de 48 heures.

Hygiène de la cuisine :

Les surfaces, éviers et électroménagers sont nettoyés régulièrement à l’aide d’une lavette microfibre et de vinaigre blanc et/ou bicarbonate de soude. Les produits d’entretien sont limités et ciblés ainsi les surfaces sont plus propres, le budget et la santé des humains respectés. Les matériaux des ustensiles sont choisis avec soin afin de limiter les risques chimiques (perturbateurs endocriniens, neurotoxiques, cancérigènes : aluminium, téflon, Bisphénol A, etc…).

Bien faire ses courses :

Au moment de faire les courses, attention au « packaging » ! Un regard professionnel est posé sur le choix des denrées alimentaires qui composeront les menus des enfants. Il est indispensable notamment de lire les étiquettes apposées sur les emballages car tous les aliments ne sont pas les bienvenus pour les jeunes enfants : risques d’allergies ou d’intolérance, composition nutritionnelle, origines de fabrication, mode de conservation, marque de salubrité, OGM, additifs alimentaires (édulcorants, colorants, exhausteurs de goût…).

 

Et les produits "ultra-transformés" ? 

On parle de plus en plus des produits ultra-transformés dans notre alimentation. Ces aliments artificiels dont on ne peut reconnaître l’origine naturelle, ont un degré de transformation élevé. Ils sont recombinés avec une formulation, des procédés et des additifs industriels que vous ne retrouverez pas dans votre cuisine. Exemple : la pomme produit naturel-> compote de pomme produit transformé-> soda à la pomme produit ultra-transformé. Comment peut-on les éliminer du menu de bébé surtout lorsqu’on sait qu’une augmentation de 10% de produits ultra-transformés dans notre régime alimentaire entraîne une augmentation de 10% du risque de développer un cancer ! Ces aliments sont hyperglycémiants, ils contiennent peu de fibres, minéraux ou vitamines. On reconnaît un produit ultra-transformé lorsque la liste d’ingrédients contient plus de 5 éléments et qu’on ne peut plus reconnaître l’aliment naturel d’origine. Leur « packaging » est également souvent très attractif. En proposant des recettes maison à bébé, on limite fortement l’apport de produits transformés puisque les aliments naturels sont juste cuits et mixés. Le seul produit ultra-transformé auquel à l’heure actuelle de nombreux bébés n’échappent pas est le lait infantile, produit reconstitué de toute pièce qu’il soit bio ou non, à base de lait animal ou jus végétal. Les petits pots, malgré une réglementation très stricte interdisant de nombreux additifs industriels, peuvent contenir par exemple des sucres raffinés, des amidons,… Attention particulièrement aux petits plats tout prêts pour les bébés de +10 mois, les mono-saveurs sont à privilégier et vous pouvez rajouter vous-même le féculent et l’apport protéique. Pour les laitages ce sont le plus souvent des listes interminables de « produits chimiques », prenez les plus naturels et achetez de vrais fromages ! Les biscuits sont gorgés de sucre et ne sont à proposer qu’occasionnellement comme petit dessert du dimanche par exemple, ou bien faites-les avec votre enfant ! Et retenez que les aliments pour enfant ne sont pas des aliments pour bébé, la législation n’est pas la même… 

 

A lire :

https://www.cubesetpetitspois.fr/divers/sfae-aliments-pour-bebes-pesticides-contaminants/

"Mangeons vrai !" livre de Dr Anthony Fardet